Alendil
Le Roi Rouge
 Nombre de messages : 428
Age : 35
Alliance : PHI
Style de jeu : Mineur Agressif.
Autre(s) Uni(s) : ex 35, ex 12
Date d'inscription : 18/10/2007
 | Sujet: le Serment d'une Maison.  Ven 4 Jan - 16:14 | |
| C’est une nouvelle ère qui s’ouvre.
Les plus noirs pouvoirs de l’homme ont tournés, muselés en moi, deux ans durant, formant de sombres volutes dans les cieux de mes rêves, sensuelles et menaçantes. Celles là ont grondé contre leur muselière, s’échappant parfois, rattrapées ensuite, et toujours plus puissantes, plus obscures dans leur prison de chair. Et les vœux de lumière, et les vœux de bonté et ceux d’honnêteté qui ont sertis mon cœur couronnaient ces orages noirs et terrifiants, les fixaient d’un regard au sourire immuable, affrontant leur détresse, parfois malhabilement. Il aura fallu à l’esprit près de deux ans de combats contre lui-même pour faire la part entre les bonnes choses et les mauvaises choses.
Mais le bien et le mal n’existent pas.
Ceux là de mes vœux s’attendaient alors à l’accomplissement d’une justice supérieure, qui aurait récompensé les efforts, le travail, la recherche. Mais l’injustice est reine, mais l’optimisme est le vrai frère de la candeur, de la naïveté, de la niaiserie. Alors, referais-je appel à cet Alendil, à ce Pan, à ce Tsukiyo ? Ce qui revient à se demander : reviendrais-je en arrière maintenant que je suis en exil complet et à jamais ? Redeviendrais-je ce petit tyran insatiable, cruel, méprisant et n’ayant fi d’aucun ordre social ? Serais-je de nouveau celui qui viole les roses, brûle les pays et foudroie les cieux ? Me contenterais-je de nouveau d’esclaves pour amis et d’amis pour ennemis ? Oserais-je surtout rejoindre maintenant les routes de ma génitrice ? Hors de question que je recule. L’évolution est une notion grande, haute et noble, qui fonctionne pour l’esprit de l’homme. Le bien et le mal, le blanc et le noir, le sale et le pur, le diable et le dieu, toutes ces notions ne sont que des supports que j’ai su retrouver sans les chercher pourtant. Ils ne sont que des prétextes pour que l’homme à chaque instant se fasse son propre berger, son propre ange, son propre agneau, son propre démon… Ainsi, l’homme faisait en lui la quête du spirituel, tentant de vaincre sa perversité, la partie violente et destructrice que chacun porte en lui. Cette quête, je l’ai mené, en attendant une récompense, celle d’un jardin magnifique en haut de la falaise. Alors j’étais dans l’erreur, je ne le faisais pas vraiment pour moi mais je le faisais pour elle.
Que vais-je devenir alors ? L’on ne devient jamais rien par rapport à rien. Il faut que je trouve de nouvelles motivations. Et il faut que j’arrête de couper mon esprit en deux. Je n’irais pour autant pas rechercher l’armure rouge, cachée au cœur d’un cerisier qui en fait le serment d’en devenir tombeau. Il y a des cerisiers qui deviennent immortels quand ils ont des trésors à protéger de leur cœur. Eux qui vivent trente ans, tout au plus, d’ordinaire… Que ne puis-je alors moi-même en devenir, un de ces immortels, qui cache des trésors en son propre cœur. Je garderais au fond, bien au fond de celui là, le secret de son amour pour moi et de mon amour pour elle. Et je deviendrais, un semblable titan, usant de mes pouvoirs, qu’ils soient clairs ou obscurs, fidèle aux convictions que je me suis fixé, et conquérir ainsi, qu’ils soient clairs ou obscurs, tous les endroits du monde, tous les étages du ciel.Est-ce le serment d’Alendil ? Le Serment d’Alendil jurait la destruction, il jurait le contrôle, il jurait l’orgueil et la domination. Ce serment qui est fait aujourd’hui est ne pas briser les sceaux de mes richesses, acquises par la falaise que j’ai grimpé pour elle. Ce serment dit aussi que je ne renie pas ce que je suis, ce que j’ai été et que je suis fier de porter en moi le lot de ma vie. Et ce serment dit enfin qu’aujourd’hui je ne suis rien comparé à ce que je deviendrais demain. Muni de ces armes, qu’elles soient blanches, qu’elles soient noires, muni de mon corps, de mon visage, séduisants s’il en est, d’un esprit affûté et d’un cœur malheureux qui ne s’attache à rien, je peux tout obtenir. Il suffira de croire, en moi et en mon vœu de dominer le monde, de faire parler de moi pour qu’elle entende alors et surtout malgré elle, parler de moi.
Ainsi naquit ma prophétie.
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