La Citadelle
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 Chroniques d'Alendil [Roman SF]

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Alendil
Le Roi Rouge
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MessageSujet: Chroniques d'Alendil [Roman SF]   Chroniques d'Alendil [Roman SF] EmptyJeu 10 Jan - 14:12

Il hocha lascivement son menton massif.

Oh ! Très bien, que les Routes Sacrées en soient sauvegardées ! Quand ouvrirez vous ces satanés portes ? Ou peut être devrions nous établir cette damnée entrevue ici même ? Est là ce que vous escomptiez, prétentieux Seigneur de Paix ?

Deleb encaissa silencieusement l’affront et rendit un sourire aimable à l’insulte diplomatique qui venait d’être commise. Il fit un léger signe aux Métapaladins qui s’arqueboutèrent sur les lourds battants de la porte. La technologie permettait l’économie de tels efforts mais l’Empereur savait les Magnats très mesquins et égocentriques. La salle s’ouvrit donc enfin, sous les yeux émerveillés du peuple, sous les regards désabusés de la Maison Impériale et sous les bourrelets méprisants et hostiles des Magnats. En effet, une gigantesque coupole et des larges murs tapissés de balcons tel un serpent d’écailles, dessinaient comme une forêt d’or et de grâce, traçant comme le cœur d’un immense arbre. Sur le front nord, une tribune de sève trônait, et c’est là qu’allèrent s’installer les membres de la Maison Impériale.

Personne n’avait eu l’audace de tenter de percer les secrets magiques et merveilleux de cette architecture, la Dynastie è .Thor n’était pas la plus jeune et la plus inoffensive de toutes et son nom était certes plus dangereux à bafouer que ses armées à réduire. Et c’est bien sur cette réalité que Deleb comptait s’appuyer pour mener à un terme positif les enjeux de cette rencontre. Il était lui-même connu comme un des plus sages et des plus humbles de la puissante famille qui régnait dans ce coin de l’univers depuis plus de dix générations. Il semblait invincible dans sa paisible considération du monde qui l’entourait. La foule s’était distribuée sur les différents balcons, les places pour cette rencontre publique s’étaient vendues très chères et on pouvait y voir l’humble technopaysan qui avait du rêver toute sa vie de pouvoir s’offrir ce genre de rêve de fin de vie, le technocrate qui venait pour étudier les relations politiques, le dandy désabusé qui s’ennuyait ferme dans sa ville de province : de tous les milieux et de tous les horizons. L’Empereur remarqua même quelques Diplomates Noirs du Château Astral et une délégation d’Okagashi.

Que savent-ils que j’ignore ?

Les Légions Sourdes semblaient mobilisés autour de l’évènement, Alendil remarqua les différents corps de combats postés un peu partout dans la salle : son père s’attendait-il à un conflit armé ? Il haussa les épaules et le suivit distraitement le long des couloirs, afin de rejoindre l’estrade d’où l’Empereur s’adresserait à l’assemblée de la Coupole. Une fois arrivé sur le balcon Impérial, Deleb posa ses deux mains à plat sur le pupitre et sourit en contemplant longuement les mouvements, loin en bas, autour et en face. Puis il fit un signe, que retransmirent les grands écrans de plasma liquide, afin d’intimer le silence à la foule. Enfin, il s’adressa à tous, de son habituelle voix éveillée et chaleureuse, très charismatique :


Bonjour à tous et bienvenue sur les Quatre Mondes !

Des petits applaudissements polis frissonnèrent un peu partout dans la Coupole dorée et Deleb leva une main pour désigner les Magnats, sur leur balcon qui flottait tel un œuf, près d’une large feuille qui pendait du plafond.

Et je souhaite un bon séjour aux représentants de la Guilde qui nous ont fait l’honneur de venir sur notre humble demeure.

Les concernés restaient de marbre et l’écran noir qui couvrait la partie supérieure du visage n’étaient en rien enviés par la plasticité figée de leurs mentons et aux bouches qu’ils portaient mollement. Alendil s’approcha un peu du pupitre afin de mieux observer ces hommes que tout l’Empire craignait, peut être que même son père les craignait. Ils étaient des hommes ronds sinon obèses, et un tube doré sortait de leurs cols pour s’enfoncer derrière leurs oreilles, à même la peau semblait-il, puisque leurs cous et leurs joues frémissaient régulièrement, dans un spasme gélatineux. Le jeune homme contracta une grimace de dégoût et revînt en arrière, absolument écoeuré. Son père avait marqué une pause mais s’il attendait une réaction quelconque de ces tas de graisse, il semblait qu’il dut s’asseoir dessus. Il continua donc :

Les Magnats de la Guilde des Trois Commerce nous font cet honneur parce qu’un de leurs vaisseaux-mines à repérer en nos sous-sols des denrées dont nous ignorions totalement la présence.

L’excitation gagna l’assemblée, et le jeune Alendil se retourna doucement vers son père, perdant un peu de son port flegmatique et fronçant les sourcils. La Dynastie était puissante, ses services politiques vendus très chers et son commerce fructueux, ils avaient les moyens de développer des exploitations minières et il était impossible que des ressources visibles de l’espace aient échappé à l’œil avertit des services économique de l’Empire. Il garda le silence, conformément à son éducation, bien décidé à harceler son père de questions, une fois en privé, conformément à son âge. Son père quant à lui arborait la même mine joviale que lors de la déclaration, son regard fixé sur les Magnats, ne trahissant aucune autre émotion que l’excitation d’un petit garçon à qui on venait de faire une promesse. Il semblait attendre quelque chose mais, quelques instants après, quand le brouhaha issu de la déclaration se fut un peut dissipé, il reprit la parole :

Mais la véritable raison qui nous amène à ouvrir cette assemblée publique exceptionnelle, n’est ni l’ambition démesuré de la Guilde, ni l’orgueil méprisable de ses représentants, ni même la découvertes en nos sous-sols de richesses incommensurables mais bel et bien l’acquisition de la majorité de notre Prince Impérial !

Un silence stupéfait foudroya la Coupole. L’insulte diplomatique avait été tourné avec agilité et superbe, le mépris et la violence de l’attaque étaient tournés de telle façon que si les Magnats n’applaudissaient pas, ils seraient accusés de ne pas avoir honorer l’âge du jeune Alendil.è.Thor. Mais s’ils applaudissaient, ils cautionnaient l’insulte faite à leur organisation, leur patrie. Deleb se délecta de leur hésitation boudeuse et un sourire amusé dansa sur ses lèvres. Son fils, quant à lui, s’était avancé pour saluer la foule qui applaudissait maintenant, le moment d’effroyable malaise passé. Mais il détestait les foules et le contact avec son peuple et revînt rapidement en arrière. Non pas qu’il les méprisait mais qu’il se sentait maladroit et indigne devant tant de gens. Non pas qu’il se sente supérieur mais que leur quantité effroyable justifie plutôt l’attente d’excellence qu’il n’était pas sûr de posséder. Les Magnats applaudissaient poliment mais leur balcon tout rond se déplaça paresseusement dans les airs pour venir se mette strictement en face du balcon Impérial. Le Magnat habillé de pourpre fit une moue vulgaire de ses lèvres épaisses et se gratta la gorge bruyamment, intimant le silence. Il l’obtint facilement, trop facilement pour un invité quelconque.

Certes, certes, je n’aime pas étudier les cultures barbares de sauvages de bordures décadentes, alors…

Ses compagnons gloussaient doucement, il continua :

Cela nous donne quel âge à ce grand garçon, et quels droits ?

Les pupilles d’Alendil se dilatèrent sous la colère mais il ne bougea pas, gardant les mains croisées dans le dos. Sa rage flamboyait tout autour de lui et Elvellon le remarqua, bien que debout dans le dos de son jeune monarque. Deleb restait strictement illustré d’un visage courtois et répondit de la même voix calme :

Cela lui donne dix-sept ans, d’âge. Et je comprends parfaitement que vous ne puissiez plus manier ni livres ni nanolivres en vue de la masse que vous devez déplacer et de l’orgueil qui suinte de toutes vos pores. Vous détruiriez à l’instant les délicieux ouvrages qui ne parviendraient même pas à creuser un puit de lumière dans vos esprits restreints, mesquins et caverneux. Il n’a donc qu’un droit relatif d’Empereur consort.

Le Magnat Supérieur arborait un sourire pervers, et il se pencha un peu en avant, ses deux grosses mains tenant la barre fermement :

Ce qui signifie donc qu’il deviendrait Empereur si vous mourriez, n’est-ce pas ?

La menace était osée, elle était franche et particulièrement dangereuse. Deleb perdit enfin son sourire mais son regard restait haut, mettant les Magnats au défi de tenter quoique ce soit. Il mit une main sur son cœur et confirma :

C’est cela même, excellence.

Et vous pensez sérieusement que ce louveteau pourra mordre ? Vous êtes donc à ce point désespéré que vous incluez des fillettes à peine sorties de l’adolescences dans vos affaires politiques ?

Il tapa la barre de sa main grasse comme pour conclure une bonne plaisanterie et ses acolytes partagèrent son rire hystérique. Alendil sentit monter en lui une sourde haine et une vive animosité pour la Guilde. Il n’avait jamais particulièrement estimé cette organisation rapace, mais s’était gardé d’émettre d’opinions personnelles. Et il sentait aussi la colère monter de la salle contre ces hôtes vulgaires, condescendants et violents. Il s’approcha de son père et celui-ci, remarquant son mouvement, fronça les sourcils pour lui demander d’aller se rasseoir. Alendil obéit, déçu. La voix jaillit de nouveau :

Oui, vous avez raison, qu’elle grandisse un peu avant de vouloir oser nous adresser la parole, la petite fillette à peine sortie des jupons de sa pute de mère !

Un grondement sourd et franchement hostile monta soudainement de toute la salle, couvrant à peine le rire dément des Magnats. Alendil se leva d’un bond, les yeux brillants de rage. Deleb ferma les yeux quelques secondes avant de les rouvrir, inspirant à fond. IL était de notoriété publique que la mère d’Alendil était morte dans un attentat relativement mystérieux. L’Empereur cherchait à vive allure ce à quoi jouaient les Magnats, quel ordre avaient-ils reçu. Il leva la main pour taire le flot de rage qui roulait en bas :

La Maison Impériale souhaite à chacun d’entre vous de dignement fêter ces quelques jours de fêtes qui seront célébrés partout dans l’Empire pour marquer l’avènement de mon fils. Que la Sagesse inspire vos pas !

Tandis que le volet refermait la balcon, les différents Conseillers de l’Empereurs s’exprimèrent enfin, les uns prônant le meurtre, d’autres tentaient d’apaiser les colères. Deleb haussa les épaules et se dirigea vers les salons privés, Alendil sur les talons, songeur.
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MessageSujet: Re: Chroniques d'Alendil [Roman SF]   Chroniques d'Alendil [Roman SF] EmptyJeu 10 Jan - 15:27

Lorsqu’ils arrivèrent dans le salon, ils s’assirent sur les confortables fauteuils et une foule de serviteurs les servit en alcools, boissons fraîches, fruits, sorbets tandis qu’ils se découvraient de leurs vestes de cérémonie. Seul Elvellon resta impassible derrière le fauteuil d’Alendil, les mains croisées dans le dos et ne disant mot – d’ailleurs personne ne faisait attention à lui. Alendil était penché en avant, les genoux sur les coudes et une main dans l’autre, le regard froncé, le front plissé. Deleb souriait en regardant son fils tandis que ses conseillers s’entretuaient en aboyant des avis contraires. L’Empereur leva une main et le tout s’affaissa.

Tu en penses quoi, Alen’ ?

Le Prince semblait frappé de stupeur et l’apostrophe de son père eut le mérite de l’en sortir. Son regard vague se posa sur celui-ci et il se balança en arrière, haussant les épaules, soupirant. Un des Conseilleurs intervînt :

Il est si jeune, Sire…

Oui, et je sais que vous l’avez tous connu bébé, comme vous avez participé indirectement à son éducation mais c’est à son âge que j’ai pris la tête de la Dynastie, suite au meurtre de mon père. Vous le savez aussi bien que moi : il est en âge d’avoir des avis.

Le vieux Conseiller ne démordait pas de son affection pour le jeune Prince :

Même quand un Magnat fait une telle indélicatesse en parlant de sa mère ?

L’Empereur hocha la tête.

Oui.

Guillotine sans appel, Alendil venait donc de perdre un défenseur et il assistait, muet, à tout cela. La perte de sa mère en avait fait un jeune silencieux, taciturne, évasif, perdu dans d’autres mondes, dans des poèmes, dans la lune. Il n’avait jamais considéré sérieusement le fait qu’il serait réellement amené un jour à succéder à son père au sein de la prestigieuse Dynastie des è.Thor et il ne comprenait pas que son père en fasse son héritier officiel puisqu’il n’avait pas épousé sa mère. Mais ces choses là le dépassaient, même s’il y pensait beaucoup. L’empereur réitéra sa demande et tous les regards étaient portés sur lui maintenant. Il haussa de nouveau les épaules, luttant mollement contre cet appel à témoin.

Je ne sais pas, ils sont grossiers, ils sont… Oui, grossiers, je ne vois pas trop d’autres mots…

Le vieux Conseiller applaudit avec un rire sonore, bientôt suivi de tous. L’Empereur gardait son regard fixé sur le jeune homme, une mine compatissante et en fait paternelle sur le visage. Il porta son verra à ses lèvres et reprit.

C’est tout ce que tu peux dire d’un homme qui insulte la mémoire de ta mère ?

Les conversations se turent de nouveau et Alendil chercha de l’aide en chacun des regards qui l’entourait. Il sentait que son père ne s’était pas satisfait de sa réponse au propos de la fracture diplomatique qui avait eu lieu sous ses yeux. Sans doute parce que ce serait principalement à lui d’en gérer les conséquences. Il fronça les sourcils et se leva, s’emparant enfin de son titre :

Ils paieront. Mais quand je serais Empereur. Rien ne presse.

Et il vida d’un trait son verre, comme il l’avait vu faire de son père maintes fois après de telles déclarations fermes ou de simples discours exhortant. Ce qui fit rire tout le monde, y compris son père et Elvellon, puisque les verres que l’Empereur vidait étaient généralement pleins d’alcool et celui du Prince était emplis du sirop quelconque d’un fruit trop sucré. Alendil se rassit alors, sous le regard plein d’orgueil de son père, sans trop s’en rendre compte. La Dynastie avait trouvé son héritier. Mais son fils n’avait pas l’intention de laisser s’échapper l’occasion et il posa la question qui le brûlait depuis qu’il avait entendu parler des gisements.

Quels sont ces gisements que la Guilde a découvert depuis l’espace en survolant vaguement et qui ont échappé à tes… à nos Géologues ?

Le vieux Conseiller rit et lui adressa un clin d’œil avant de se tourner vers Deleb pour voir comment celui-ci s’en sortirait. Chacun son tour de rendre l’autre mal à l’aise entre père et fils. L’Empereur eut un sourire amusé du retournement de situation et il toussota un peu avant de chercher ses mots.

Et bien…

Ouais, et bien… Bonne question Alen’, tu vois. Mais c’est de la politique et…

Le vieil homme croisa le regard furibond de son monarque et se tut. Deleb reprit donc :

Il s’agit de politique, comme l’a dit Socrendal.

Il lui adressa un regard lourd de reproche et continua :

En fait, nous avions évidemment conscience de ces minerais, le fait que nous préférions les garder cachés des services commerciaux de la Guilde ne signifie pas que nous les ignorions. Nous en exploitons même certaines parties.

Le Prince fronça les sourcils, ce que racontait son père était parfaitement illégal et pouvait aller très loin, cela pouvait susciter de la part de la Guilde un embargo, voire même un débarquement en bonne et due forme. Planète Centrale avait été très claire à ce sujet, en raison des restrictions dues à l’amoindrissement des ressources dans l’univers, tous les gisements devaient être répertoriés et exploités, rationnés. Son père anticipa sa réflexion :

Mais tout cela ne te regarde pas encore. Sache simplement que la Guilde ne pouvait pas nous déclarer la guerre et que c’est pour cela qu’ils se sont permis de nous insulter comme ça. Nous dépendons d’eux, comme une extrême majorité des systèmes adhérents et on ne peut déclarer la guerre à un organisme commercial. Je porterais une plainte à Planète Centrale bien que je doute de son aboutissement.

Alendil acquiesça et se détourna pour regarder le ciel, par la fenêtre. D’ici, ils surplombaient un horizon très vaste et il ne pouvait s’empêcher d’être enivré par la vue et l’orgueil d’être un des propriétaires de tout cela. Il se leva et posa son front contre la vitre, détaillant chaque arbre, chaque maison, chaque vaisseau et nuage qui grouillaient au loin, à ses pieds, partout. Dans son dos, le Conseil et l’Empereur discutaient des différentes mesures à prendre afin d’empêcher d’éventuelles représailles de la population à l’encontre de leurs encombrants visiteurs. Ils décidèrent de déployer des cordons de Métapaladins tout autour du Palais afin de ne pas subir de siège, d’invasions, ils avaient sentit une franche hostilité à l’encontre des Magnats et le risque était réel, à ne pas sous-estimer. Elvellon gardait un œil distrait sur son monarque, tout en se demandant s’il arriverait un jour à apprécier cet aristocrate pédant et surfait, incapable d’autre chose que de balbutiements incohérents et sans intérêt. Il s’étonna de croiser son regard. En effet, Alendil s’était mis en face de lui, l’observant, passivement, sans animosité, comme s’il s’était agit d’un drôle d’animal. Le Prince s’adressa à lui, attestant qu’il le considérait pour plus qu’une simple étrangeté de la nature.

Viens. On va dans ma chambre, j’ai à te parler, Bashar.

Le jeune officier cilla et accepta d’un claquement de bottes. Il le suivit silencieusement, raide, se demandant comment allait se passer ce premier moment en face à face avec le Prince maintenant qu’il portait une partie de la souveraineté en lui. Ce qu’Alendil appelait sa chambre était en fait une aile du Palais, composée de diverses pièces et notamment d’une chambre à coucher, d’une salle de bain très spacieuse, d’une cuisine, d’un spatioport personnel et d’autres accessoires nécessaire au bon épanouissement d’un adolescent presque normal. Elvellon était d’ores et déjà écoeuré de ce luxe et considérait son cadet comme un simple gamin capricieux et trop gâté. Enfin, Alendil croqua dans une pomme et s’adressa à lui :

Je vais aller tuer moi-même ces Magnats. Mon père me l’a ordonné.

Le Bashar fronça les sourcils et répondit :

Je n’ai pourtant pas entendu de semblable ordre.

Alendil hocha la tête :

Oui, mon père et moi fonctionnons par codes depuis que ma mère est morte. Et il m’a clairement demandé de venger l’affront. S’il le pouvait il le ferait lui-même mais s’il s’abaisse à cela, notre Maison ne bénéficiera pas de l’Ordre des Ideologican en soutient dans cette guerre.

Elvellon balaya l’évidence d’un clignement de paupières.

Oui, ce qui est normal. Et vous avez besoin de mon aide ?

Le Prince hocha lentement la tête pour répondre. La politique et l’intrigue qu’elle amenait fascinaient Alendil et il allait entrer dedans avec un combat dont il se souviendrait toute sa vie. En effet, la Maison Impériale savait depuis longtemps que la Guilde bénéficiait d’un soutient au moins officieux du Consulat Indépendant d’Okagashi.
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MessageSujet: Re: Chroniques d'Alendil [Roman SF]   Chroniques d'Alendil [Roman SF] EmptyLun 14 Jan - 16:05

Vous voulez les faire assassiner ou vous en charger vous-même ?

Le jeune Prince eut un air surpris, et concentré à la fois, et il considéra plus précisément son Bashar, comme si celui-ci avait une grosse bête à la place de la tête. Il lui répondit enfin, après un petit moment de silence qui mis Elvellon très mal à l’aise :

Si je requière ton aide… Ce n’est pas pour diligenter l’acte en lui-même… N’est-ce pas ?

Ce à quoi notre homme hocha la tête dans un air de parfaite évidence avant de suivre son monarque dans la salle d’entraînement privée, pour enfiler des tenues de combat rapproché, beaucoup plus appropriées à leur présente opération. Alendil se dirigea directement sur la partie droite du mur d’entrée, et enfonça un disque dans celui-ci, ce qui eut pour effet de faire jaillir de la lumière du plafond et des murs, par cercles concentriques.

Alen’ !

Le ton ne laissant aucune hésitation, le Prince se courba immédiatement pour bondir sur la droite, derrière un bloc d’armement protonique, à l’abri. Elvellon faisait face à quatre tueurs du dojo de Fenro, dont le maître Gawaro avait fini tragiquement pour avoir défier les Légions Sourdes. Ils portaient leu costume traditionnel de tueurs, leurs intentions étaient donc strictement hostiles et cela paraissait relativement évident de par leur simple présence en ces lieux. Le Bashar gagna un peu de temps :

Alors, chiens de la Guilde, qui vous envoie ? Votre maître ? Ah ! Il est mort c’est vrai, j’oubliais… Alors ce sont ces restes corrompus d’humanité qui vous ont donné l’ordre d’abattre le Fils des Âges ?

Les quatre tueurs se rapprochaient doucement, en demi cercle autour d’Elvellon, ils ne faisaient montre ni de colère ni de rage alors que leur honneur venait d’être clairement défié, voire même méprisé. Elvellon reculait doucement, sortant ses deux dagues de sa ceinture afin de parer une éventuelle attaque de ces Fenros, des manipulateurs de sabre. Les hommes étaient vêtus de combinaisons noires et moulantes jusqu’aux épaules tandis que des bandes partaient du haut du torse pour se terminer a dessus de leurs nez. Enfin, une espèce de bonnet bleuté recouvrait complètement leurs crânes, ne laissant voir que leurs yeux. Ils sortirent tous d’un même mouvement leurs sabres de leurs dos. Elvellon se tendit, il était né pour se battre et commander des combats mais il n’avait jamais fais plus que s’entraîner et il allait devoir prendre la vie d’un, de quatre hommes…

Vous a-t-on coupé la langue en signe de deuil de votre chien de Gawaro ?

Le premier tueur attaqua à la ceinture d’un large coup transversal. Elvellon bascula accroupi et dansa pour passer sous la lame tandis qu’il arrêtait un coup d’un autre tueur avec une de ses dagues. Bientôt, sa tunique d’apparat émeraude le gênait terriblement de par les frottements sur sa peau et son manque de fluidité dans l’air. Profitant d’une attaque frontale, il se déporta sur un côté et découpa sa propre veste afin de se retrouver en gilet de protection protonique, ce qui n’était pas forcément plus pratique mais certainement moins gênant. Il tomba rapidement en sueur et portait plusieurs blessures aux cuisses et sur les bras, les tueurs ne lui laissant aucun répit et leur sabres tranchant l’air avec puissance et vitesse. Mais derrière lui, Alendil était caché et il ne fallait pas que ces tueurs puissent passer, à aucun prix ils ne devaient passer. Elvellon devina que pour les empêcher de tuer son Prince, il n’y avaient que deux solution : mourir en emportant au moins trois d’entre eux, ou qu’Alendil ait la merveilleuse idée d’appeler la Métagarde en renfort. Malheureusement, il sentait son sang le quitter en plusieurs endroits et par lui, son énergie se vider. C’est alors qu’un des tueurs émit un kiaï sonore, à l’appel duquel ses compagnons commencèrent une danse de mort autour d’Elvellon, le transperçant de toutes parts. Le Bashar fut rapidement laissé sanglant, au sol, sans mouvement et sans conscience. Ils rangèrent leurs armes et saluèrent l’adversaire avec lequel ils avaient accepté de jouer quelques instants. Puis ils se tournèrent vers le bloc d’arme derrière lequel s’était réfugié Alendil et l’encerclèrent, comme avec nonchalance. Mais quand ils passèrent de l’autre côté, le garçon n’était plus là et la pièce ne proposait aucune autre cachette.

C’est moi que vous cherchez ?

Ils se retournèrent tous d’un même mouvement, sortant leurs sabres, en position de garde. Alendil était flanqué d’une douzaine de Métpaladins en armures lourdes, des écus et des glaives protoniques ornant leurs équipements de combat. Alendil lui-même ne portait visiblement pas d’arme et toujours vêtu de sa tenue princière. Un des tueurs ricana et se redressa, rangeant son sabre avant de faire signe de deux doigts à l’un des siens. Alendil enregistra l’information : le tueur avec des yeux verts est le chef du petit groupe. A l’ordre duquel deux autres rangèrent leurs armes tandis que le dernier s’avançait d’un pas félin vers la petite troupe d’arme. Alendil fronça les sourcils, surpris : voulaient-ils cependant combattre ? Le corps inconscient d’Elvellon lui était masqué par le bloc d’armes.

Où est l’homme que vous avez combattu ? Rendez vous, vous n’avez aucune chance. Vous serez ramenés à Okagashi une fois que vous nous aurez dis ce que nous voulons euh… savoir.

La réputation des tueurs d’Okagashi n’était plus à faire et celle des membres du dojo Fenro, qui se nommaient eux même les Lames de Sang, étaient sûrement des plus connues parmi toutes celles du Consulat Indépendant. Ainsi les Métapaladins n’avaient aucune illusion quant à leur sort mais ils étaient des hommes braves et la présence de leur Prince sublimait leur foi et leur courage. Le Saachar s’avança :

Veuillez obéir, s’il vous plaît, un combat serait autant inutile que stupide.

Le tueur bondit sur lui avant de prendre appui sur le mur et de lui briser la gorge d’un coup de pied circulaire, dévastateur, le sang fit de larges gerbes qui s’épuisèrent rapidement, sur le sol blanc partout autour. Alendil retient une nausée et la violence, la rapidité du meurtre laissèrent les autres hommes sous le choc, quelques secondes. Suffisamment pour que le tueur se rapproche d’un mouvement vif, dégainant son arme et mettant plusieurs hommes au tapis, pour l’éternité. Enfin ils réagirent et barrèrent la route entre lui et Alendil. La rapidité et la précision du tueur les laissaient complètement désarmés, et malgré toute leur bonne volonté, leur mort furent expéditive et sans façon. Il ne restait plus qu’un Prince debout au beau milieu d’une douzaine de cadavres sanguinolents, parmi lesquels des éclairs bleus dansaient paresseusement, vestiges de l’équipement protonique de la Métagarde qui l’avait accompagné, dans l’urgence. Alendil était complètement désemparé mais nulle peur ne distordait ses sens et son jugement. Aspirant un grand coup, il sourit aux hommes et dégrafa sa cape pour la laisser tomber dans les corps et le sang qui jonchaient le sol. Il enleva ses bottes et sa veste. A sa ceinture, palpitait le très légendaire Sabre des Légions Sourdes, arme sacrée qui traverse les âges et les lieux depuis la naissance de la Dynastie, désignant le prochain Empereur de par ses frémissements, ses palpitations lumineuses, fruit d’une très ancienne magie que plus personne d'autre que le Château Astral ne connaissait à l’ère de la technologie protonique. A l’instant, la lumière qui en irradiait était douce, calme et discrète mais le fourreau ne parvenait pourtant pas à en taire l’éclat. Le tueur ne bougeait pas, Alendil non plus. Puis le chef des tueurs ordonna quelque chose dans un jargon dont seuls quelques initiés devaient connaître le sens, et l’homme avança sur Alendil, l’arme au poing. Le Prince raffermit ses épaules et dégaina son sabre ancestral, sacré d’entre tous, majestueux et superbe dans ses flammes violettes. Le Sabre se mit à chanter, littéralement, de la fureur et du plaisir qu’il prenait à être enfin brandit par cet héritier là, un chuintement bruyant émanait de sa lame et les flammes jaillirent, telles un faisceau d’énergie pure, transperçant le poitrail du tueur, traçant un large vide dans son torse. Alendil sursauta, ne comprenant pas ce qui venait de se passer, lâchant brusquement son arme qui tomba par terre et se remit à chuchoter docilement et discrètement. Le chef des tueurs fronça les sourcils et se redressa de sa position assise sur le bloc. Les deux autres guettaient une réaction et un ordre : quelque chose de strictement inattendu venait de se produire. Le Prince s’était de nouveau emparé de son arme et les volutes violettes l’entouraient, dansant autour de lui comme quelques écharpes de lumière. Alendil ne possédait cette arme depuis seulement quelques dizaines d’heures, et il n’avait alors même pas pensé à la dégainer, excité qu’il était par la rencontre avec des Magnats, enfin. Mais le Prince n’était pas quelqu’un de naïf, de gentil, de pur. Il avait, sans le comprendre et sans l’avoir désirer, un pouvoir immense entre les mains et cela il l’admettait parfaitement. Un sourire cruel vînt danser sur ses lèvres et son regard se leva pour se planter dans les deux yeux verts, à quelques mètres de là. Le chef des tueurs comprit parfaitement le danger et recula prudemment, accompagné de ses deux hommes. Alendil avançait d’autant de pas qu’ils reculaient et il vit le corps sans vie d’Elvellon. La réaction fut sans appel : il se pencha et vomit, son esprit et son corps absolument traumatisés par le choc de la découverte. Un des tueurs en profita pour tenter de le tuer d’une attaque volante, basée sur des appuis aux murs et d’équilibres de forces de poussée. Mais même si le Prince était tout à fait hors de combat, il tenait toujours son arme en main et des rubans de lumière violette attrapèrent le pauvre homme par tous ses membres avant de l’écarteler. Alendil reculait en trébuchant, la tête penchée vers le bas, prévoyant d’autres crises nauséeuses, écoeuré, dégoûté, en fin de compte en état de choc total. Des bruits de bottes arrivaient du couloir et une cinquantaine de Métapaladins débarquèrent, accompagnés de deux Barons Noirs, de membres de l’Etat Major et de l’Empereur Deleb lui-même. Celui-ci se jeta sur son fils pour le prendre dans ses bras puisque le garçon avait fait tomber son arme. Les deux Barons Noirs dégainèrent leurs épées et se portèrent au devant des tueurs. Le combat fut rapide, personne en ce monde n’était aussi puissant que les Barons Noirs qui conservaient leurs savoirs sur l’antique magie en y ajoutant des technologies protoniques et des entraînements très pointus à l’arme blanche. La salle d’entraînement devînt une infirmerie géante tandis que des médecins branchaient Elvellon à une machinerie compliquée faite de câbles et de lumières. Les corps sans vie des Métapaladins furent enlevés de là et les sols nettoyés à coup de grands jets d’eau en poudre. Et ta mère mange des nems.
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