La Citadelle
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 Quelques écrits...

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Penthesilia
La Sénéchal Doré
Penthesilia


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MessageSujet: Quelques écrits...   Quelques écrits... EmptyMer 31 Oct - 1:00

De Chair et d'Ame


[HRP]Purement fictif.[/HRP]


La gifle était partie si vite que je restais bouche bée. Ma main se posa sur la joue endolorie. Il me fallait sentir la chaleur de la douleur, ce picotement qui était bien réel.
Il se tenait debout, écrasant de virilité, ses yeux en colère se délectaient de ma surprise. Dans un élan de fierté, je lui crachais au visage. Une riposte cinglante semblait-il. Sa main s’abbatit à nouveau sur moi, puis son poing, puis son genou. L’orage éclata sur le devant de la scène. Il pleuvait des coups et des insultes à présent, autant de petites lames aiguisées qui meurtrissaient mes chairs.

Il me traitait de chienne et de bonne à rien. C’était lui le héros. Une tragédie antique où les sentiments exaltés se déversaient sur son public. Moi, en l’occurrence. C’était lui qui se saignait en quatre pour boucler les fins de mois, c’était lui qui m’aimait d’un amour inconditionnel que je ne lui rendais pas, c’était lui lui lui. A chaque coup, son lot de frustration et de désespoir. J’étais le réceptacle idéal, j’étais le symbolisme même de son mal-être. J’étais l’Echec.

Et puis plus rien. Seul le silence et la douleur. La douleur et la honte. Laquelle des deux était plus meurtrière ? Je me trainais jusqu’à la chambre, désarticulée, je me roulai en boule, les doigts agrippant le tissu froissé des draps.

Je me haissais. J’aurai dû me taire, sa crise serait passée. Si seulement, j’avais su me maitriser.

Je saignais du nez. Je gagnai alors la salle de bains et le miroir me renvoya une image irréelle. J’étais laide... Les cheveux plaqués sur les tempes, les yeux bouffis de larmes, les joues rougies, un filet de sang irisait mes lèvres. Je me déshabillai devant la glace. Ce corps qu’il aimait tant et que j’aimais mettre en valeur. Des petits seins fermes dont les tétons pointaient fièrement, un joli ventre à la peau veloûtée, des fesses charnues, un sexe éclatant de nudité. Mon corps était une invitation gourmande aux plaisirs sucrés. Je restais figée devant mon portrait, une seconde de répit avant que je ne m’affaisse de nouveau et me remette à pleurer. Qui étais-je donc pour supporter cela ?

Je regagnais enfin le lit, stoïque. J’étais si vide d’émotions que je m’endormis rapidement. Un sommeil de détresse, prendre la fuite et oublier, s’abandonner au néant. Une petite mort salvatrice.

Je rêvais d’une main qui caressait ma cuisse avec une infinie douceur et continuait son chemin sur mon corps de porcelaine. Non, je ne rêvais pas. Il était lui aussi venu se coucher. Je l’entendais murmurer à mon oreille combien il était désolé..combien il m’aimait...combien il avait honte..Des mots au goût de bière et de tabac mélangés. D’un romantisme puant.

Ses mains parcouraient toujours mon corps, ces mains meurtrières devenues langoureuses. Je m’enfonçais un peu plus sous les couvertures. Il n’insista pas. Il n’était pas si con quand-même. Moi si.

Pour un peu, j’aurai cédé.
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Penthesilia
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MessageSujet: Re: Quelques écrits...   Quelques écrits... EmptyMer 31 Oct - 1:02

Les Rôdeurs




Avez-vous déjà ressenti l’emprise de la folie ? Cette sensation d’être pleinement conscient de basculer dans l’horreur ? De vivre au ralenti chaque seconde où la réalité et le cauchemar se rejoignent pour se fondre en un ?

Trois jours et trois nuits déjà que nous étions plongés dans l’obscurité..Je savais qu’il rôdait au rez de chaussée dans l’attente que l’un de nous descende. Parfois pendant la nuit, j’entendais l’escalier de bois grincer, des pas furtifs, puis cette chose inhumaine qui grattait à ma porte.

Les journées passaient vite. Barricadés à l’étage, nous élaborions des stratégies pour le vaincre. C’était bien la première fois que je me représentais la mort de façon aussi concrête. J’étais prête à tuer quelqu’un, moi qui ne pouvais écraser la moindre bête dans l’angoisse stupide d’entendre crisser ses membres dans un effroyable écho..Mais là tout était différent. C’était lui ou c’était nous. Mon père, collectionneur d’armes en tout genre avait gardé à l’étage un vieux katana acheté dans une brocante. L’objet avait un rôle purement décoratif, aussi la lame du sabre était lisse et non contendante. Néanmoins c’était la seule défense dont nous disposions pour lutter contre cette chose qui s’était installé chez nous.

Nous n’avions ni lampes de poche, ni bougies à l’étage. Evidemment, à quoi bon quand il suffisait de cliquer sur un interrupteur pour que les ombres fantasmées se dissipent instantanément. Je n’avais jamais eu peur du noir mais l’angoisse désormais ne me quittait plus. Je me demandais pourquoi cette chose avait ainsi violé notre demeure et coupé l’électricité. Nous supposions qu’elle avait également rajouté des teintures sombres aux fenêtres pour que ne filtre aucune lumière. L’obscurité opaque régnait en maitre et les pièces jadis acceuillantes s’étaient transformées en des gouffres béants, où plus personne n’osait s’aventurer de peur de croiser quelque chose d’effroyable..Parfois, on entendait des sons confus, des rires étouffés, des meubles qu’on changeait de place..Dans tout ce silence, ces bruits terrifiants prenaient une ampleur considérable et je vivais dans l’attente de voir le Monstre surgir, grimpant les escaliers à toute vitesse en riant comme un possédé, se délectant de notre peur avant de nous abattre méthodiquement.

Et puis un soir, ne supportant plus de sombrer dans la terreur d’une mort à venir, je décidais de l’affronter. Je préférais voir l’ennemi en face que de le laisser m’anéantir à petit feu. Il faut dire que nous n’avions plus entendu aucun bruit depuis quelques heures déjà, l’idée qu’il puisse être enfin parti me galvanisait. Mes parents dormaient tant bien que mal dans la pièce à côté. Je m’armais de mon sabre et m’approchait de l’escalier. Une situation surréaliste dont j’aurais ri si je n’avais pas été l’héroine de cette macabre expédition. Pas à pas, je descendais vers l’obscurité qui me happait, évitant les marches qui grincaient pour me fondre dans le silence environnant que je connaissais bien maintenant.

Mes yeux s’habituèrent peu à peu à la pénombre et ce que je vis augmenta mon anxiété : toutes les portes étaient grandes ouvertes. Il pouvait surgir de n’importe quelle pièce. M’observer. Poser sa main sur moi.

Soudain, un cri inhumain à l’étage. Ma mère. Puis la porte de ma chambre se refermant avec fracas…

Et la lumière fut. Les ombres fantasmées ne se dissipèrent pas pour autant.

Les monstres existent vraiment.
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Penthesilia
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MessageSujet: Re: Quelques écrits...   Quelques écrits... EmptyMer 31 Oct - 1:03

Elle et Moi...




Elle était rentrée un soir de septembre, un de ces soirs où la moitieur lancinante de l’été cédait peu à peu la place à une fraicheur timide. Déjà, les paysages trop mûrs se teintaient de pourpre, pourissants de soleil et de lumière, et les feuilles et les fleurs fatiguées de brûler s’en rappelaient à la terre.

Elle était rentrée un soir de septembre, ses yeux grands ouverts, ses yeux effrayés qui ne cessaient de hurler. Elle ne vous regardait pas non, elle vous suppliait, vous sondait au cœur de l’âme. Je détestais croiser son regard, il me révulsait et faisait naitre en moi un nœud inextricable d’angoisses. Mais, les fois où cela arrivait, je ne pouvais me détacher de son emprise. Il me happait littéralement, me brisait de l’intérieur. Elle me tuait en silence.

Personne ne sut ce qui s’était passé et cela rendait son cas encore plus effroyable. Chacun projettait ses peurs, ses scénarios morbides sur l’innoncente jeune fille qui était rentrée ce soir de septembre et qui n’avait plus jamais parlé.

J’étais de ceux-là, de ceux qui cèdent à la curiosité malsaine d’être confronté à un inconnu qui leur échappe, quand le dégoût et la fascination s’entremêlent, un peu à l’image de ces badauds qui ralentissent devant un accident. Côtoyer la mort pour ressentir combien l’on vit et combien l’on aime…

Son mutisme me rendait volubile. Je n’avais de cesse d’analyser son cas, de me plonger dans ses yeux hagards pour en tirer l’essence, et plus je la regardais, plus je me perdais en elle. L’écho de son regard résonnait si fort en moi que j’en arrivais à la détester. Elle me perçait à nue, j’en devenais agitée et fébrile. Paranoiaque. Le silence a ce petit quelque chose de dérangeant qui vous renvoit à de lontaines peurs. Face à elle, je ne pouvais me travestir, je ne pouvais mentir. Elle savait, j’en étais sûre, il suffisait de voir comment elle m’observait des heures durant sans ciller, à me faire perdre la raison. Bien des fois, je m’énervais, une irrésistible envie de la frapper, de la secouer, de la sortir de son ignoble mutisme s’emparait de moi. J’y cédais parfois pour le regretter aussitôt. Je percevais toujours comme une étrange lueur qui habitait son regard juste après ces instants où je m’abandonnais à ma colère et ma frustration. Elle ne semblait pas déçue non, bien au contraire. Elle exultait.

Un de ces soirs de septembre où la fraicheur m’ incitait à me calfeutrer chez moi, je regardais tomber les feuilles. Une musique étrange, provenant de ma chambre me fit subitement sortir de ma léthargie. Qu’était-ce donc que cela ? Je m’approchais suspicieuse. La mélodie était discordante, les notes butaient désagréablement et me rappelait les vieilles boites à musique de ma jeunesse.

J’ouvris la porte. Elle était là, prise sur le vif, en train de gribouiller une photo. Une photo de moi. Un rapide coup d’œil sur le lit et je m’aperçus qu’elle avait violé tous mes albums d’enfance pour en griffonner mon visage. Elle releva tranquillement la tête, à peine surprise, et continua de m’effacer sous une tâche de feutre sans me quitter des yeux. Je lui arrachais la photographie des mains, tandis qu’une irrépréssible envie de pleurer me gagnait. Comment pouvait-on être méchant à ce point ? La mémoire de mon passé restait chose sacrée et l’idée qu’elle avait délibérement attaqué mes souvenirs me donnaient envie de vomir. Je m’effondrai à genoux, laissant couler mes larmes, des sanglots de rage et de tristesse mêlés.

Elle s’approcha de moi et pris mon visage entre ses mains. Elle y plongea ses yeux et apposa son index sur ma bouche, pour en sceller les cris. Je ne l’ai plus jamais revue.
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