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 La Fée, le Samurai et le Cerisier qui les fit s'aimer.

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Alendil
Le Roi Rouge
Alendil


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La Fée, le Samurai et le Cerisier qui les fit s'aimer. Empty
MessageSujet: La Fée, le Samurai et le Cerisier qui les fit s'aimer.   La Fée, le Samurai et le Cerisier qui les fit s'aimer. EmptyMer 31 Oct - 16:53

Te souviendras-tu alors de cette promesse que je nous fis?


« J’ai condamné des mondes, sacré des pendus et j’ai maudis les dieux, j’ai même marché, même écrasé mes rêves, mes espoirs, mes sanglots. Je ne suis pas quelqu’un de gentil, de simple, je ne crois pas en la bonté de l’homme, je ne crois plus aux vertus de l’amour, la tendresse et l’enfance sont des erreurs que la vie nous amène à réparer rapidement.. En fait, --je suis un petit prince, capricieux et pédant avec les choses, qui n’a aucun complexe à faire un caprice, à violenter la main amie pour un simple énervement. Et j’ai tout perdu alors.


Oui, j’étais une sorte de petit prince qui avait tout ce qu’il voulait. Oui, j’exigeais et j’obtenais, par l’amour des gens qui m’entouraient et je trouvais qu’il était normal que mes caprices soient écoutés. C’était normal… Je n’avais rien à faire pour que l’on me donne tout…
»


Ainsi parlait un Samurai, il parlait seul dans le vent qui courait sur la plaine pour venir s’échouer en langues caressantes comme une onde marine sur un sable chauffé par un soleil de miel. On aurait pu dire qu’il pensait à haute voix, et le Cerisier l’écoutait, silencieux, muet et immobile, malgré le vent, malgré la pluie, malgré sa profonde tristesse de voir ce petit bout d’homme perdu. Le Samurai parlait, les larmes du Cerisier perlaient en petites gouttes de sève qui, au matin timide, attirait les insectes, les quelques papillons qui savouraient l’essence de l’arbre, le tuant à petit feu… l’aimant en le consommant… Et de la pluie farouche, les animaux qui se nourrissent de ses fruits, de son écorce, viennent s’y abriter…


«
Elle est venue, une petite boule de lumière et de vie. Sais-tu, Ô mon tendre et seul Ami, qu’elle pleure aujourd’hui ? Oh, que je suis triste… Avant j’étais Prince parmi les hommes, Seigneur parmi les enfants, Tyran au sein des amis… J'aurais alors claqué des doigts pour user de mon pouvoir et ses larmes auraient séchées sous un autre soleil... Je me hais !! J’étais semblable à celui là qui fait souffrir et verser des larmes dans le cœur de ceux qui l’aiment… J’ai perdu mon nom… J’ai perdu mon titre… J’ai perdu ma mémoire, je ne reconnaissais plus mes mains, je ne caressais plus mon corps, mes cheveux, mes yeux étaient aveugles et mon cœur enfin n’était plus sourd… Oh, que j’ai pleuré dans cette chambre froide, blanche, si blanche, Oh… »


Le vent voulu ébouriffer ce Samurai sur son arbre perché, et une vague traversa les digues du Cerisier, s’envola haut dans le ciel et s’illumina d’une frange argentée, dorée, rosée, une houle de cerisier… Une vague qui retomba sans bruit mais dans un éclat de fleurs superbes, exquises offertes à une mort sans lendemain, hommage à la tristesse, mélancolie d’un petit garçon. Et ainsi compatissaient vents, pluie et soleil, tous trois réunis pour tenter de dresser au dessus de ce Samurai, des arches faites d’arc-en-ciel et d’espoir, pour lui montrer que du sanglot jaillit la lumière plus claire, sublimée entre toutes par le partage des émotions, des visions, des envies, des fins… Le Samurai était assis sur une branche, les jambes dans le vide et le vide dans le cœur, sans que ses genoux ne touchent son corps, il grelottait. Le Samurai au regard clair, mélancolique, à la nuit si pâle et au jour pareil, d’une blancheur de nacre, un fantôme, un démon, un ange, un être hors du temps et des choses… Et là, perché sur son arbre, encore moins accessible qu’à l’ordinaire où il marche sur le monde…


«
Ses cheveux blonds me manquent, son parfum me manque. De tout ce que j’ai perdu, les titres et les richesses, les pouvoirs et la force, je me moque. Je brûle d’un feu intérieur maintenant que mes parents sont morts et enterrés. Je ne me recueilli que rarement à la tombe de leurs cœurs, je n’ai pas le temps de les pleurer, tu le sais, n’est-ce pas ? A quoi ça sert de pleurer, cela ne changera rien, c’est certain… Il vaut mieux que ces êtres aimés et disparus restent dans mon cœur pour brûler et me donner l’envie de vivre, d’embrasser un soleil, d’apprécier le clair d’une lune, ou de rencontrer une fée, d’envisage un chemin, de construire des maisons, de faire des ponts au dessus de l’eau argentée de quelques rivières magiques… Tu sais, j’en ai envie de tout ça et l’amour que je leur ai maladroitement porté m’aide à posé un pas puis l’autre. Les pas sont durs et j’aime marcher vite, j’aime marcher sur le vent et n’appartenir à aucun monde, que ce soit ici ou ailleurs, j’aime être celui de nulle part, sans maison et sans maître, sans raison et sans foi… J’ai toujours été blessé, bafoué, brisé… Il a fallu que je me venge, tu le sais ? »


Oui, il a fallu qu’il se venge, ce morceau de courage assis dans les bras de son plus fidèle ami, qui n’a ni de bouche pour le juger, ni de main pour le frapper, ni même de bouche pour essayer le consoler. Son armure rose était d’un rose qui s’alliait agréablement avec les pétales, sous les couleurs dansantes du gris de la pluie et du doré humide d’un soleil obstiné. Il tenait son poing fermé devant sa poitrine, à quelques dizaines de centimètre, refermé pour illustrer son acte de vengeance contre ce monde qui le blesse depuis qu’il est né, ce monde qui l’insulte et le souille de son mépris, de sa condescendance, parce qu’il est différent, sensible, rêveur… Et le Cerisier le comprend, lui qui doit subir le temps et les blessures sans même se mouvoir ou hurler sa souffrance. La fée a disparu depuis quelques jours, il la sait entrain de livrer des combats qui lui font perdre des perles de lumière, il l’admire, petite fée qui affronte ses chemins d’un pas ferme, d’une aile argentée. Lui, il avait vendu son âme au diable et s’était doté d’armure et de sabre pour marcher droit sur le chemin de ses convictions. Lui, il avait détruit des rêves, des gens, aliéné des passions, utilisé des amours, brisé des silences, quelques sceaux fraternels, violé sa propre enfance, oublié sa naissance, renié son sang et son cœur… Le jeune homme assis sur la branche n’était plus celui là qui avait fait tout cela, son armure devenait moins rouge de sang que rose de pétales, ses sabres moins noirs de plaisir que blancs de nécessité, ses mains moins agiles d’horreur que délicates de plume...


«
Tu sais, je te dis ça parce que j’ai découvert des choses. Il est des amitiés qui se font la pousse d’une graine longuement gardée au chaud dedans le ventre de la terre, longuement et soigneusement arrosée… Mais d’autres aussi naissent subrepticement, brutalement et jaillissent de nul part. C’est toi, Cerisier qui m’a appris à regarder les choses, à m’arrêter sur le chemin de ma vie, à écouter le bruit de l’air, sentir l’odeur de l’eau, la caresse de la pluie ou les fourmillements de tes feuilles… Et tu es le Cerisier qui nous fit rencontrer, la fée et moi. Que lui dois-je, que te dois-je ? Autant de tendresse et de main à saisir, d’épaule à entourer de mes bras, de chaleur humaine à sentir, à savoir accessible. Voilà depuis que j’ai perdu un ange blond, ma fontaine de vie et d’amour, je ne ressens que de mépris pour les choses. Elle «était celle qui me rappelait qui j’étais, au milieu de l’horreur de ma vie, de mes combats constants dont je jubilais à chaque gerbe de sang ou de larmes… Tu le sais, n’est-ce pas ? Je ne sais quel don ou quel miracle l’a poussé à voir en moi un enfant terrorisé dominé par un désir de vengeance farouche, une cruauté sans pareil… Et elle avait pris cette enfant, moi, par la main. Elle est partit voici deux ans et je suis devenu le plus sanguinaire de mes années, de mes courtes années… Je t’ai rencontré, dans cette chambre froide et si blanche, tu te souviens ? Et petit à petit se rassemblèrent autour de toi des gens… Des esprits, des corps, des sourires, des rires… Je ne suis plus Seigneur de rien, je suis homme parmi les hommes… Mais… Oh, que je méprise ce que j’ai été, pédant et orgueilleux, servi de tout, capricieux… Que la fée me manque… Où est-elle, selon toi ? Elle va mieux, tu crois ? Je l’espère. »


Ainsi parlait un Samurai, un enfant, un être ait de chair, de sang, mais surtout fait de sentiments, à qui manquait une petite fée de laquelle l’absence lui devenait trop douloureuse. L’amitié est une offrande que les Dieux ont fais aux hommes pour que ceux-là les surpassent…



Voici la fin de l’histoire dite De la Fée, du Samurai et du Cerisier qui les fit s’aimer. Et le début d’une amitié aux origines aussi soudaines que celle d’une source d’eau… A la promesse aussi hasardeuse, aussi… Mais, n’est-ce pas l’inconnu qui excite le cœur, qui le fait s’affoler ?
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