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 Récit d'une Petite Mort.

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Alendil
Le Roi Rouge
Alendil


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MessageSujet: Récit d'une Petite Mort.   Récit d'une Petite Mort. EmptyMer 30 Jan - 0:46

Récit d’une Petite Mort.


Il est des rêves que poursuivent les hommes, qui les font courir durant toute leur vie, qui les fait combattre toute une nuit, enfin, les rêves sont pour beaucoup dans l'essence de l'âme, dans l'énergie de leur coeur, de leur volonté. Et ces hommes là qui vivent au rythme où battent leurs rêves, ces hommes sont souvent des torches, des étoiles filantes qui consument ce qu'ils sont pour briller plus fort que les autres étoiles dans le plafond sombre de l'existence. Certains courent pour le pouvoir, d'autres pour la gloire, enfin certains poursuivent le respect... Mais il est parmi eux une forme de flammèche qui brûle encore plus intensément et plus violemment que les autres, une dont la couleur est envoûtante, terriblement séduisante et pourtant brûlante et à la morsure cruelle. Oui, ce sont les hommes qui courent, perdus, aveugles, sans yeux, sans oreilles et sans mains, après un amour. Après l'Amour, devrons-nous dire. Car l'histoire dont nous nous faisons le narrateur aujourd'hui est un récit triste, fort, complexe... c'est une histoire humaine avec des êtres humains qui se cherchent.

Souvent, les hommes sont peuplés de véritables mondes en eux, avec des dragons noirs qui roulent paresseusement autour du coeur, des guerriers blancs qui le délivrent, ou qui succombent, avec une princesse qui lâche des larmes rondes, avec des peuples courageux qui lui viennent en aide ou qui tombent sur les dragons, aidant les guerriers blancs... L'homme est le terrain de ses démons. Et l'humanité s'est crée des dieux pour aider chacun de ses humains dans sa lutte perpétuelle... Aussi, la description d'un Dieu est l'être supérieur qui est capable de sonder le coeur et de faire rougir de hontes les plus intimes secrets d'un être... Aussi, ces rouges comètes qui courent après l'Amour ont-elles pour Dieu un prénom féminin. Mais souvent, ils sont perdus, leur quête leur paraît trop difficile alors ils oublient, épuisés, et ferment les yeux pour rêver de gloire, de fêtes en leur nom, de cultes en leur nom, de reconnaissance universelle... L'homme n'est qu'un homme, après tout, et il a fait Dieu à son image, vraiment?

Il est des rêves que les hommes font et qui perdent les hommes. Mais il en est d'autres qui obligent les guerriers blancs à se battre contre les dragons noirs, qui regroupent et rassemblent tous les courages et toutes les volontés d'un être humain contre les fruits de sa solitude et de sa détresse. Souvent, on parle de ces dragons comme de masques, comme d’armures… D’armures rouge sang de quelques guerriers rouges, de quelque Samurai… Mais il arrive que les guerriers blancs réussissent à vaincre, ou que le Samurai rouge soit devenu un Roi Rouge, un Empereur Rouge, impitoyable et cruel, froid, égoïste, aliéné par son pouvoir. Il arrive que cet Empereur là, puissant et indomptable découvre que sans son pouvoir, seule la solitude se fait sa compagne. Et alors il surenchère dans la violence, il rougit les eaux dans lesquelles il nage le mieux, il se fait Assassin Rouge, il plie le monde à sa guise pour être certain de ne jamais avoir à affronter la solitude, elle est son ennemi et tout ne devient qu’un prétexte, tout mais surtout tous, pour la combattre. Et les palais s’effondrent, et les murailles tombent comme des cartes, et les hurlements jaillissent, car l’Empereur Rouge se débat contre lui-même, à grands coups de sabres, à grands coups de colère, de violence. Son propre pouvoir devient sa seule certitude et il balaie d’un revers de main ensanglantée l’amour, l’amitié, tout cela qu’on voudrait lui offrir, il les méprise et en rit, d’un rire haut et clair, d’un rire dément, pour frapper sa solitude. Comme pour lui prouver qu’il n’a pas peur d’elle et même qu’il la désire. Il devient fou.

Tout cela au nom d’un rêve, d’un Dieu qu’il aime sans pouvoir l’aimer, tout cela pour briller plus fort et marquer le ciel de son passage de la plus brûlante marque possible. Il se trouve que cet homme habillé de rouge excelle dans l’art de diriger, de séduire, de ne ressentir aucune compassion, aucune pitié, aucune affection. Il se trouve que ce Samurai est un Guerrier au sang sacré qui est né pour combattre et pour vaincre et que rien ne saurait l’arrêter… Et lui, si séduisant, au sourire si angélique, si mélancolique, au regard si doux et perçant à la fois qu’il semble toucher le fond des âmes, aux mains délicates et aux gestes sensuels, comment pourrait-il, en fait, être aussi ce démon glacial, méprisant, dévastateur ? Il ne peut être qu’un… Les dragons noirs… Les dragons noirs qui le teignent de rouge… Saura-t-il les combattre et alors les vaincre ? Par ennui, il séduit des filles, plusieurs à la fois même, sans en donner de suite, il sait qu’il joue, il sait qu’elles ne jouent pas. Et c’est plus le viol de la pudeur qu’il recherche que le recueillement de leurs sentiments. Briser l’interdit, être un torche dans leurs cœurs, être cette dualité si séduisante et si cruelle à la fois, être ce Maître… Dominer leurs cœurs. Leur faire ce qu’il ne peut faire à son Dieu, à ce après quoi il court, aveugle, sourd et angoissé. Chaque nouveau combat pour lui est une délivrance, une nouvelle finalité à atteindre, aussi les reçoit-il avec le sourire du Loup, avec le sadisme de la Foudre, avec la puissance d’un Oracle, avec la violence d’une Tempête. Il va même jusqu’à frapper les flots pour que des vagues naissent, et dès que celles là retombent, il frappe plus fort et plus brutalement. Mais un jour, une vague trop grande se dresse et menace de l’engloutir. Au début, c’est un jeu, au début il est surexcité par la vague et sa frange d’écumes pleines de promesses de sang et de sueur. Pleine d’échos fracassant de lames dégainées sous la lune et le feu du ciel. Cette fois, peut-être, va-t-il trouver une foudre qui le fera flamber à jamais dans l’obscure toiture du monde… Mais il est effectivement devenu fou et en a même perdu le sens du combat ; l’Empereur Rouge est devenu un tyran dansant sur une montagne de cadavres, riant et narguant les corps affamés qui rôdaient autour. Le Roi Rouge a perdu la bienveillance souriante à l’égard de son peuple, il ne sait plus comment sourire, il ne se souvient plus du temps où il aimait s’entourer d’enfants. Le Samurai Rose ne se dresse plus sur son cerisier, souriant au vent qui le berce et à la comptine de son arbre, veillant avec ferveur et amour sur sa cité. Non, les dragons noirs parcourent maintenant son cœur, ses veines, sa tête, et il est un dément accroché à un cadavre de sabre sans honneur et sans couleur, sans plus même d’odeur. Il est un démon au sourire de fou qui est penché sur ses cadavres, prêt à découper tout ce qui s’approche trop prêt… Il n’est plus rien qui peut le sauver, sa folie et son combat le consument, de l’intérieur, les dragons rugissent de plaisir.

Mais comme toute flamme, comme toute chose qui dévore, vient un moment où il ne reste plus rien à brûler, plus rien à manger cruellement. Et là, les nuages s’ouvrent, et c’est là, Dieu envoie un faisceau éclatant de lumière dans le cœur de ce misérable être humain. La lumière le frappe en plein torse et le porte quelques instants dans les airs, entre ciel et terre, entre nuages et fumée de champ de bataille. Son outil de mort tombe au sol, dans un seul éclat de bruit métallique. Et lui, les bras en croix, la lumière le transperce comme une lance de bonheur. La libération. Une voix tape, frappe, martèle son cœur, une pensée pourchasse ses dragons dans tous les recoins de son être, la lumière le noie, elle noie sa rage, elle tranche sa haine : « Souviens-toi de ce après quoi tu cours, je ne t’ai pas oublié, nous nous aimons toujours… Ne m’oublie pas, oh, s’il te plaît… Ne laisse pas tes dragons te vaincre…». L’homme ouvre grand les yeux, il ouvre ses paumes devant eux, il touche ses mains, ses oreilles, il retombe doucement au sol, à genoux. Et il pleure. Et ses sanglots ronds roulent sur ses joues, ses larmes sont des torrents qui engloutissent son cœur et son âme. Il se relève et voit que ses vêtements d’Empereur sont devenus des loques rouges et ensanglantées. Il touche son corps et le découvre meurtri jusqu’à l’os en plusieurs endroits. Il regarde l’horizon et ne voit que carnages, fumées, flammes et cadavres. Il se retourne alors et voit son sabre émaillé, planté droit dans le sol, vibrant doucement encore des chocs passés. Le coureur se souvient de l’Amour après quoi il court et de pourquoi il veut être une étoile filante, pourquoi il veut être la plus brillante et la plus belle des étoiles filantes, il se souvient ce qu’il n’aurait jamais du oublié : pourquoi il vit, pourquoi il rêve, et pourquoi il pleure…

Tsukiyo, Pan, Alendil et Akira soupirèrent. Tous ceux là qui composaient un être avaient écouté Yooh, leur dernier compagnon, le blanc, le guerrier blanc. Tsukiyo, le sage, penseur et réfléchi, le bâtisseur. Pan, le cruel, froid, le magnifique être de chair, l’amant. Alendil, le charismatique, le manipulateur, le cruel et l’insatiable, l’adolescent. Akira, le capricieux, l’écorché vif et l’orgueilleux, l’enfant. Et enfin, Yooh, le conteur, le triste, le fort, le droit, le digne… L’adulte.

Voilà mon histoire… Le reste, vous le connaissez…
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